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Un adolescent allongé sur le canapé, Instagram ouvert sur sa tablette.

Réseaux sociaux

WhatsApp, Facebook, Instagram, Snapchat, Tumblr, Pinterest, YouNow : le monde des médias sociaux ne cesse de s’agrandir et les jeunes les apprécient particulièrement, car ils aiment faire partie d’une communauté virtuelle. Ils tchattent, «aiment» (like), partagent et postent des informations. En tant que parents, on ne voit pas toujours quel en est l’intérêt. Qu’est-ce qui les motive ? Quand faut-il commencer à s’inquiéter et comment peut-on les protéger des risques ?

98%
des jeunes en Suisse ont un profil sur au moins un réseau social. (JAMES 2020)
91%
des jeunes utilisent les réseaux sociaux tous les jours ou plusieurs fois par semaine. (JAMES 2024)
66%
des jeunes protègent leur sphère privée sur les médias sociaux. (JAMES 2020)
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Bon à savoir

Les réseaux sociaux permettent aux jeunes de faire dans un espace virtuel ce qu'ils aiment faire dans la vie réelle : nouer des contacts, trouver des amis, partager ses centres d'intérêt avec d'autres personnes, échanger et appart enir à un groupe. Le seuil d'inhibition plus bas que dans la vie réelle permet de nouer facilement des contacts. Les « expériences positives » s'accumulent rapidement et le cercle d'amis augmente. Par ailleurs, dans les communautés virtuelles, les jeunes peuvent généralement communiquer sans être dérangés ni observés par des adultes.

Instagram et TikTok sont les applications favorites des 12-19 ans en Suisse. 83 % et 69 % des jeunes qui utilisent au moins un réseau social se rendent sur Instagram et TikTok plusieurs fois par semaine ou plus souvent. Plus de la moitié des jeunes se retrouvent même plusieurs fois par jour sur les plateformes.

La plupart des jeunes utilisent les réseaux sociaux pour regarder et liker les posts des autres et pour envoyer des messages instantanés. En outre, les réseaux sociaux jouent un rôle en tant que source d'information pour les jeunes. En comparaison, la publication de leurs propres contributions ne concerne qu’une petite partie d’entre eux plusieurs fois par semaine ou quotidiennement. (JAMES 2024)

Vrai ou faux? Quelques préjugés sous la loupe

S'il est vrai que 12-19 ans ne pourraient pas se passer des réseaux sociaux au quotidien, le temps consacré à leurs amis dans la vie réelle est encore très important pour eux. Pratiquer des activités sportives et entreprendre des choses ensemble ou simplement être dehors ensemble, tout cela fait toujours partie des loisirs préférés des jeunes. Il est également primordial de discuter avec des ami-e-s. Mais il n’est pas possible de dire avec certitude s’il s’agit uniquement de conversations en personne ou également de conversations numériques. (étude JAMES 2024)

La plupart des jeunes évoluent sans problème dans le monde numérique ; ils savent très bien comment utiliser les réseaux sociaux. Mais avoir des compétences médiatiques signifie un peu plus que cela : il faut aussi être capable d'analyser de façon critique les contenus transmis, être conscient des conséquences sociales de ses actes et posséder des compétences éthiques, c'est-à-dire être capable d'évaluer ce qui est socialement acceptable. De ce point de vue, les adultes ont de l'avance sur les enfants et les jeunes. Ils ont plus de vécu et peuvent évaluer plus facilement les conséquences de leur comportement.

Parmi les jeunes inscrits sur un ou plusieurs réseaux sociaux, trois sur quatre utilisent les paramètres de protection de leur sphère privée. Cependant, ils ne les mettent pas toujours à jour : un sur deux le fait régulièrement. De manière générale, plus les jeunes grandissent et plus ils dévoilent d'informations personnelles. Mais ils utilisent aussi de plus en plus souvent un pseudonyme et ont de plus en plus souvent recours à des services avec lesquels ils peuvent contrôler qui a accès à quelles informations les concernant. Les adolescents sont globalement réticents à communiquer leur adresse électronique, leur numéro de téléphone, à publier des informations sur leurs relations sentimentales, sur leur école et sur la ville où ils résident. Si les garçons dévoilent généralement plus d'informations sur eux-mêmes, les filles publient plus de photos et de vidéos d'elles-mêmes, de leurs amis ou de leur famille. (étude JAMES)

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Opportunités et risques

Opportunités : quels sont les atouts des médias sociaux?

  • Acquérir des compétences sociales : les médias sociaux constituent une plateforme qui permet de nouer et d'entretenir des relations, de partager des idées et d'échanger. Cela est particulièrement important pour les enfants et les jeunes, car ils apprécient ce sentiment d'appartenance. L'adolescence est aussi le moment où l'on se détache de ses parents, et les communautés virtuelles peuvent aider dans ce processus. Elles offrent un espace dans lequel les adolescents se retrouvent entre eux, sans les parents.
  • Développer sa propre identité : grâce aux commentaires de leurs amis, les enfants et les jeunes peuvent tester ce que les autres apprécient ou pas. Cela contribue de façon essentielle à la construction de leur propre identité. Outre la famille, l'école et les jeunes du même âge, les réseaux sociaux constituent ainsi une instance de socialisation non négligeable.
  • Être avec ses amis, toujours et partout : les réseaux sociaux permettent d'être proche de ses amis, même lorsqu'on est seul. On peut communiquer de manière spontanée et en temps réel.
  • Trouver des personnes semblables : peu importe ce qui intéresse les enfants et les jeunes ; dans les communautés virtuelles, ils peuvent entrer en contact avec des personnes situées aux quatre coins du monde qui partagent les mêmes centres d'intérêt.
  • S'informer : les médias sociaux permettent de partager des informations et des idées, et de se tenir au courant des nouveautés ou des manifestations à venir.

Risques : à quoi les parents doivent-ils faire attention ?

  • La limite d'âge peut facilement être contournée : la plupart des réseaux sociaux fixent l'âge minimum à 13 ans. En 2018, dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur la protection des données, WhatsApp a relevé la limite d'âge à 16 ans. Cependant, l'utilisateur devra seulement confirmer qu'il a l'âge requis. Il n'existe aucun véritable contrôle, même pour d'autres services.
  • Multitasking : veiller à ce que les enfants et les jeunes ne soient pas distraits par exemple en faisant les devoirs. Lorsque les jeunes étudient en utilisant l'ordinateur tout en étant connectés aux réseaux sociaux, cela détourne leur attention. Cette tendance au multitasking est aussi due au fait qu'ils ont peur de rater quelque chose.
  • La peur de manquer quelque chose (FOMO, fear of missing out) désigne le souci, pour une personne, de rater quelque chose d'apparemment intéressant, de ne pas être au courant de ce qui se passe. Cette expression est souvent liée à l'utilisation des réseaux sociaux. Derrière cela se cache cependant une peur primitive d'être exclu de la société. Voici quelques signes qui révèlent une approche ou une utilisation problématique des réseaux sociaux :
    • déprime ou frustration en voyant ce que les autres vivent ou ressentent ;
    • nervosité lorsque l'on ne sait pas ce que les autres sont en train de faire, ou peur qu'ils vivent quelque chose de mieux que nous ;
    • volonté d'être toujours connecté pour consulter ou poster des informations ;
    • difficultés à se concentrer.
    Les limites avec une addiction sont parfois floues → Cyberdépendance
  • Pression sociale : la communication sur les réseaux sociaux obéit à ses propres règles. Ne pas suivre à son tour un de ses followers est mal perçu. De plus, la plupart du temps, les autres utilisateurs peuvent voir si l’on est en ligne ou non. On peut donc se sentir obligé de répondre ou être désarçonné si les personnes contactées ne répondent pas. Les services comme Snapchat renforcent également la pression d’être toujours en ligne. Le site indique en effet le nombre de jours pendant lesquels on a été en contact avec quelqu’un sans interruption, ce qui pousse certains jeunes à une sorte de compétition (Generation Smartphone 2018).
  • Empreinte numérique : le Net n'oublie jamais. Poster des photos, des vidéos et des commentaires en temps réel est simple et divertissant. Mais cela comporte aussi des risques et nous n'avons souvent aucun contrôle sur ce que nous publions. D'autres utilisateurs peuvent regarder nos photos, les copier, les télécharger ou les retravailler. Il faut aussi se méfier des services qui disent effacer automatiquement les posts après quelques secondes → Sécurité et protection des données
  • Humiliations, insultes ou harcèlement : voir la rubrique → Cyberharcèlement
  • Contacts et contenus indésirables : les réseaux sociaux représentent aussi une plateforme de prédilection pour des pédocriminels qui souhaitent entrer en contact avec leurs victimes potentielles. Les enfants et les jeunes peuvent en outre tomber sur des contenus qui ne sont pas adaptés à leur âge. → Sexualité et pornographie
    L’automutilation (comme la scarification) prend une tout autre dimension grâce aux possibilités de présentation et de diffusion qu’offrent les médias numériques. Les blessures sont un véritable sujet de conversation ; elles sont montrées et publiées (anonymement ou non), que ce soit au moyen de dessins, de collages, de photos ou de vidéos. Sur les réseaux sociaux, ce genre de publications attire souvent un large public, qu’il s’agisse de personnes concernées ou de curieux. Les jeunes qui s’automutilent reçoivent ainsi de l’attention, ce qui renforce sur le moment leur estime d’eux-mêmes et encourage leur comportement.
  • Spirale négative générée par les algorithmes : Les réseaux sociaux fonctionnent grâce à des algorithmes sophistiqués permettant de proposer à leurs utilisateurs et utilisatrices un maximum de contenus correspondant à leurs intérêts. Cette focalisation peut avoir un effet particulièrement délétère, notamment avec certains contenus. Sur TikTok, par exemple, on trouve toute une série de sous-catégories sous les mots-dièses « SadTok » ou « PainTok », des mots-valises formés en combinant le nom de la plateforme avec les mots anglais sad (triste) et pain (douleur). Ces sous-catégories présentent des contenus qui thématisent et mettent en scène la dépression, l’automutilation, voire des pensées suicidaires. L’algorithme de cette plateforme est conçu de telle sorte que les personnes qui aiment, commentent ou partagent ce genre de vidéos se voient proposer de plus en plus ce type de contenus, parfois même avec une intensité croissante. Cela augmente le risque de s’enfermer dans une spirale négative et de s’enfoncer de plus en plus dans ces pensées oppressantes.
    Le même mécanisme opère pour les théories complotistes (→ Fake news et manipulation) et les contenus extrémistes (→ Extrémisme & radicalisation) : plus une personne s’intéresse à un sujet, plus elle sera confrontée à des contenus similaires, et moins elle percevra les autres points de vue.
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Conseils pour les parents

Parlez avec votre enfant des réseaux sociaux et demandez-lui sur lesquels il est inscrit. Informez-vous sur la manière dont ils fonctionnent, essayez de les tester vous-mêmes.

Parlez avec votre enfant des réseaux sociaux et demandez-lui sur lesquels il est inscrit. Informez-vous sur la manière dont ils fonctionnent, essayez de les tester vous-mêmes.

Parlez ensemble des réflexions à se faire avant de publier des photos, des vidéos ou d'autres informations. Quelles sont les informations privées que je souhaite publier ? Quelles sont les photos de moi-même que je souhaite montrer ? Quelle image est sans danger ? Qui puis-je accepter en tant qu' « ami » ?

Montrez quelles peuvent être les conséquences de la publication d'informations privées. Avant de publier une information, une photo ou autre, on devrait toujours se demander quelles sont les personnes qui pourraient y avoir accès à l'avenir. → Sécurité et protection des données

Les paramètres de confidentialité permettent de définir qui a accès à quelles informations de son propre profil. Ils doivent être vérifiés et mis à jour régulièrement.

Il est également important de respecter la vie privée des autres en ne publiant aucune photo ou vidéo sans leur accord. Et inversement, nous avons bien entendu le droit de demander qu'une photo postée (involontairement) par quelqu'un soit supprimée. De plus, on peut configurer son profil sur les médias sociaux de sorte que les images sur lesquelles on est marqué puissent être rendue publiques uniquement si on le souhaite.
Sécurité et protection des données

Lisez les conditions d'utilisation d'un réseau social avant que votre enfant ne s'y inscrive. Respectez la limite d'âge et veillez à ce que les mots de passe soient sûrs.

Les photos ne doivent pas être taguées avec le nom entier. Assurez-vous en paramétrant le service de géolocalisation du téléphone que l'on ne puisse pas savoir d'où sont prises les photos ou vidéos 
Sécurité et protection des données.

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Autres informations utiles

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