Le débat actuel, qui s’est propagé à la Suisse depuis l’UE, porte sur la nouvelle application TikTok Lite. Déjà disponible depuis quelques années en Asie et dans d’autres parties du monde, elle a été lancée ce printemps en France et en Espagne.
Le terme « lite » désigne ici une version allégée de l’application. Jusque-là, rien à redire. L’élément qui a déclenché les critiques est un système de récompense particulier intégré à l’application. Lorsqu’un utilisateur se connecte quotidiennement, qu’il regarde et like des vidéos ou qu’il invite d’autres personnes à se créer un compte, il obtient des « pièces de monnaie » virtuelles qui peuvent être converties en bons cadeaux. En bref, plus on passe de temps sur Tiktok Lite, plus on a de chances de pouvoir s’acheter quelque chose.
Cette nouveauté a poussé la Commission européenne, compétente en la matière, à intervenir en ouvrant une procédure à l’encontre de l’application. En effet, elle estime que ce système incitatif présente un risque d’addiction, en particulier pour les enfants et les jeunes. En principe, le système de récompense de TikTok Lite n'est disponible que pour les adultes de plus de 18 ans, mais la vérification de l'âge peut être contournée par les enfants et les jeunes. Entretemps, Tiktok a temporairement désactivé cette fonction.
Les enfants et les jeunes sont des groupes particulièrement vulnérables, car leur cortex préfrontal, la partie du cerveau responsable de l’inhibition, n’est pas encore entièrement développé.
Anne-Linda Camerini, Université de Lugano