L’influence de la pornographie, comme celle de tout contenu médiatique, varie énormément en fonction des personnes et de divers facteurs. Il est donc d’autant plus important d’en donner les clés aux jeunes pour leur permettre d’en faire un usage sain. Si, dans d’autres domaines liés aux médias, il est plutôt question de compétences médiatiques, on parle ici de compétence relative à la pornographie (Pornografiekompetenz, Nicola Döring, 2011).
Pour Peter Holzwarth, cela comprend notamment le fait de comprendre ce qu’est la pornographie : « Il s’agit de fiction, avec un scénario ainsi qu’une réalisation qui dirige des actrices et acteurs ». Les images sont ensuite montées pour que le rendu final soit prenant et plaisant. Les moments où un acteur ne peut plus maintenir son érection ou éjacule rapidement sont supprimés ou replacés à l’endroit voulu du film, ou bien deux éjaculations ayant lieu séparément sont montrées l’une après l’autre.
En outre, la pornographie classique est truffée d’artifices et de faux-semblants : chirurgie (augmentation mammaire, labiaplastie, blanchiment anal, etc.), mais aussi ruses chimiques et mécaniques (par ex. injections pour faire durer l’érection, utilisation de faux sperme inséré dans l’urètre).
On en revient toujours aux mêmes questions : est-ce que je suis normal ? Est-ce que je suis à la hauteur ? Est-ce que c’est possible de m’aimer, me désirer ?
Danilo Ziemen