Savons-nous combien de temps nous passons sur les médias numériques?

• Nous vérifions furtivement nos e-mails le week-end ou pendant nos congés.
• Nous prenons un appel pendant le souper pour avertir l’interlocuteur que nous le rappellerons.
• Quand les enfants sont au lit, nous allumons Netflix.
• En vacances, nous postons des photos sur Instagram et envoyons des vidéos par WhatsApp.
• Au sport, notre smartwatch nous indique si nous avons atteint les objectifs fixés.
• Et en train, nous passons le temps en jouant sur notre téléphone ou en écoutant des podcasts.

Dès leur plus jeune âge, les enfants se réfèrent aux adultes et à l’exemple que nous leur donnons.

Bettina Bichsel, Jeunes et médias

Il n’y a pas que la vie de nos enfants qui est marquée par les écrans. Notre quotidien d’adulte est rempli de médias et de gadgets numériques. Comme ce fait s’impose à nous comme une évidence bien établie, nous ne le remarquons même plus.

Il est cependant recommandé d’examiner de temps en temps nos propres habitudes numériques et d’en prendre conscience pour deux raisons :

1. Pour notre bien-être ! Trop de temps d’écran ne nuit pas seulement à la santé des enfants et des jeunes.
2. Pour nos enfants et leur utilisation des médias numériques ! En tant que parents, nous avons un rôle de modèle.

Dès leur plus jeune âge, les enfants se réfèrent aux adultes et à l’exemple que nous leur donnons. Les parents étant les premières et les plus importantes personnes de référence dans la vie d’un enfant, ils assument automatiquement le plus grand rôle de modèle. Il ne s’agit pas uniquement de la consommation de médias numériques, mais elle en fait partie.

Les enfants ont un sixième sens très aiguisé. Ils comprennent souvent plus que ce que nous pensons, par exemple, lorsque notre attention se porte sur notre téléphone. Dans un sondage réalisé en Allemagne [uniquement en allemand], deux tiers des parents avouent avoir déjà entendu leur progéniture leur dire qu’ils étaient trop souvent sur leur téléphone ou un autre média numérique. 17 % l’entendent même souvent.

La majorité des parents (62 %) reconnaissent qu’ils passent trop de temps sur les médias numériques. Il est étonnant que malgré cela, trois quarts des parents se considèrent comme un bon modèle de consommation médiatique.

Le temps n’est évidemment pas le seul facteur lorsqu’il s’agit d’utilisation des médias. Ce que nous faisons lorsque nous sommes en ligne est aussi important. Accomplissons-nous des tâches comme des opérations bancaires en ligne ? Organisons-nous les prochaines vacances en famille ? Les smartphones et autres écrans nous facilitent ces tâches. Après une journée épuisante, nous avons parfois besoin de nous changer les idées et de nous perdre dans un jeu vidéo ou une série.

Il est mauvais (autant pour les adultes que pour les enfants) que ce besoin impulsif de fuite prenne le dessus. On appelle également FOMO (abréviation de l’expression en anglais « Fear Of Missing Out ») la peur de rater quelque chose parce que notre téléphone n’est plus à portée de main. Par exemple, lorsque nous avons de la difficulté à laisser de côté notre téléphone professionnel en congé ou en week-end.

Il s’agit, comme souvent, de trouver le bon équilibre. Et même sans être cyberdépendant, il vaut la peine de réfléchir de temps en temps à notre consommation de médias. Demandez-vous par exemple :

• Combien de fois est-ce que j’utilise mon téléphone ou un autre écran ?
• Comment est-ce que je l’utilise : dans quel but ? Est-ce nécessaire ? Est-ce que je le fais pour passer le temps ?
• Lorsque je reçois des messages ou un appel, est-ce que je regarde toujours mon téléphone immédiatement ?
• Est-ce que je garde toujours mon téléphone allumé lors de repas en commun ou de sorties en famille ?
• Y a-t-il des moments où j’éteins consciemment mon téléphone et où je ne suis pas joignable ?

La plupart des smartphones ont dans les paramètres des fonctions qui permettent de surveiller et de gérer l’utilisation des médias. Il est par exemple possible de paramétrer des limites de temps pour certaines utilisations (médias sociaux, Messenger, etc.). Le soir, le mode repos peut être activé automatiquement à partir d’une certaine heure et, pendant la journée, les notifications des applications peuvent être désactivées aux moments où nous ne voulons pas être distraits. J’ai même trouvé un mode pour aide à garder la tête droite et qui rappelle de faire attention aux alentours si l’on utilise son téléphone en marchant (une personne très sympathique avait déjà entrepris cette tâche en m’informant qu’il existait une vie en dehors de mon smartphone alors que je l’avais bousculée avec les yeux rivés sur Google Maps).

Il s’agit de ne pas se laisser submerger, mais de trouver l’équilibre qui nous convient et avec lequel nous nous sentons bien.

Bettina Bichsel

Une utilisation plus saine des médias numériques est un thème que nous devons prendre à cœur dans un monde toujours plus numérisé. Il s’agit de ne pas se laisser submerger, mais de trouver l’équilibre qui nous convient et avec lequel nous nous sentons bien. C’est pourquoi on parle de « bien-être numérique ». Étant donné que cet aspect concerne tout le monde (quel que soit l’âge), il est important de l’aborder régulièrement en famille.

Voici quelques questions qui permettront d’engager la discussion :

• Qui utilise quels médias numériques ? Quel impact cette utilisation a-t-elle sur la vie de famille ?
• À quel moment est-on agacé par un autre membre de la famille qui utilise son smartphone, sa tablette, son ordinateur, etc. ? Et pourquoi ?
• Quelles règles pouvons-nous fixer ensemble ? Valent-elles pour tout le monde ou y a-t-il des exceptions ?
• Quelles sont les activités numériques amusantes que nous pouvons faire en famille ?

En tant qu’adultes, il est d’autant plus important que nous respections ce qui a été convenu, et que nous soyons ainsi un modèle par notre engagement.